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C’est lors de son séjour à Paris en 1865 que Verdi reçoit la commande de Don Carlos. Il choisit d’adapter Don Carlos, Infant von Spanien, un drame de Friedrich Schiller (1787).
Le livret est entrepris alors par Joseph Méry qui meurt peu après. Camille du Locle reprend le travail jusqu’à son achèvement en mars 1866. Lors de sa création à l’Opéra de Paris, le 11 mars 1867, ce grand opéra en cinq actes obtint un accueil fort mitigé.
En 1872, Verdi consent à pratiquer quelques modifications pour les représentations de Naples, mais en raison d’une longueur peu conforme aux habitudes ultramontaines, l’opéra se voit fréquemment amputé sans que le compositeur soit consulté.
Irrité par ces pratiques, Verdi se résout à retoucher lui-même Don Carlos, dont il rédige une version entièrement refondue en 1882-1883. Cette version en quatre actes, sur un livret de Charles Nuitter et Camille du Locle traduit
en italien par Achille de Lauzières et Angelo Zanardini, a été représentée pour la première fois au Teatro alla Scala à Milan, le 10 janvier 1884.
Par rapport à la version initiale française, cette version milanaise chantée en italien perd ce qu’on a appelé l’acte de Fontainebleau, qui ouvrait l’œuvre et correspondait à une modification très profonde de l’intrigue de la pièce de
Schiller.
Une évolution de l’art de Verdi couvrant deux décennies se reflète dans la longue genèse de l’opéra. On peut aisément imaginer un Verdi se fascinant à la lecture du drame de Schiller pour le destin du personnage historique de Don
Carlos, né à Valladolid en 1545 et mort à Madrid en 1568, petit-fils de Charles Quint, infant d’Espagne au caractère impulsif, et par la double rivalité qui l’a opposé à son père, le roi Philippe II.
La rivalité est avant tout amoureuse : épousant Élisabeth de Valois, Philippe prend à son fils celle qui lui était destinée. Le conflit familial est aussi
d’ordre politique, car Philippe va retourner la Sainte Inquisition contre son fils, lequel a vivement critiqué cette institution. En effet, l’infant Carlos a pris le parti des Flamands, alors sous domination espagnole, avec la complicité de son ami intime Posa.
Grandement influencée par la Révolution française, la pièce de Schiller pose,
près de quatre-vingts ans avant la création de l’ouvrage de Verdi, plusieurs questions d’actualité ; l’idéologie du marquis de Posa occupe une place centrale dans la dramaturgie, comme peut également le constater le spectateur de l’opéra.
Le sujet classique de l’amour et du sentiment est représenté par le personnage principal, Don Carlos, que Verdi confie, comme on pouvait s’y
attendre, à une voix de ténor. Les rapports humains sont exacerbés par cet
arrière-plan politique dans l’opéra de Verdi, qui selon les mots de Théophile Gautier, unit « puissante simplicité […], déploiement extraordinaire de moyens harmoniques, de sonorités recherchées et de formes mélodiques nouvelles ».
Le choix par Verdi d’un drame de Schiller appartenant au courant littéraire du Sturm und Drang, mouvement esthétique né à la fin du XVIIIe siècle
en réaction contre les Lumières et dont le nom signifie “tempête et assaut", n’est pas sans importance.
Force est de constater que la versification de Schiller, au rythme souvent heurté par le fait, notamment, de nombreux enjambements, correspond
tout particulièrement à l’expression impétueuse recherchée par la jeunesse artistique se réclamant du Sturm und Drang.
Bien que, pour des raisons musicales, cet aspect de l’écriture de la pièce de théâtre ne se retrouve pas dans le livret de l’opéra, il ne faudrait pas négliger l’inscription délibérée du Don Carlos de Verdi dans une certaine esthétique romantique, le Sturm und Drang de la pièce de Schiller préparant le terrain
du romantisme.
Schiller avait déjà été pour Verdi, dans Luisa Miller, le ferment d’une
« nette rupture avec les œuvres de jeunesse par des idées nouvelles » (Verdi), et marquait un véritable tournant esthétique dans l’œuvre du maître italien.
Par Sofiane Boussahel et Robert Pénavayre
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