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La présence d’un compositeur lors d’un concert est toujours un moment fort. Si en outre il dirige lui-même sa musique, ce moment fort devient un véritable événement. Le 6 novembre prochain, Pierre Henry sera justement aux commandes, au Théâtre du Capitole, pour faire revivre son Apocalypse de Jean.
Fringant octogénaire de 85 printemps, Pierre Henry est l’un des derniers monstres sacrés de la création musicale contemporaine toujours en activité. Infatigable, l’artiste continue aujourd’hui encore à faire vivre ses œuvres, diffusant comme ici, au Théâtre du Capitole pour ce concert exceptionnel, une musique qui n’est vraiment qu’à lui, loin de toute mouvance, de toute école. Car si Pierre Henry est considéré comme l’un des pionniers de la musique concrète, s’il est celui qui, inlassablement, a cherché dans son laboratoire à mêler les sons de la vie courante à un discours musical pensé, cohérent, structuré comme toute œuvre musicale si ce n’est que les sons n’en sont pas issus d’instruments classiques.
Dans le Journal de mes sons, Pierre Henry tente de nous faire comprendre ce que sa démarche a de si spécifique par rapport à ses prédécesseurs :
« Les compositeurs travaillent avec des sons à tout faire, l’équivalent des notes de musique. Moi, je n’ai pas de notes. Je n’ai jamais aimé les notes. Il me faut des qualités, des rapports, des formes, des actions, des personnages, des matières, des unités, des mouvements. (…)
C’est insuffisant, les notes. Ça n’est rien. Ça se perd. C’est bête. »
Qu’on n’aille pas en déduire que Pierre Henry est un artiste de l’arbitraire. Son travail, même s’il surprend au premier abord, est bel et bien un travail de « compositeur » en ceci qu’il donne « met ensemble », assemble et ordonne sa matière sonore. L’aléatoire est ici sous contrôle ! Il est vrai que l’artiste a été formé par Nadia Boulanger et Olivier Messiaen, assurément les meilleurs professeurs de sa génération, qui savaient inculquer les préceptes les plus stricts, les plus ancrés dans un héritage ancestral, sans pour autant perdre de vue que ce savoir doit servir à la création. Structurer pour mieux ouvrir, non pas pour corseter. Enseigner pour libérer.
L’autre rencontre décisive, un peu plus tard, sera celle de Pierre Schaeffer. On raconte que c’est à la suite de la création d’une bande son pour un film traitant de l’invisible que Pierre Henry fut invité par Pierre Schaeffer à venir auditionner. La Symphonie pour un homme seul (1950), œuvre fondatrice de la musique concrète, naquit de cette première rencontre, qui conduira également Pierre Henry devenir chef des travaux du Groupe de Recherche sur les Musiques Concrètes (GRMC – rebaptisé GRM en 1958). En 1953, son Orphée, premier opéra concret, est une composition commune de Pierre Schaeffer et Pierre Henry. Et si des désaccords esthétiques amèneront les deux hommes à se quitter en 1958, ces années n’en restent pas moins prégnantes.
Depuis lors, Pierre Henry ne cesse d’écrire, trouvant auprès d’autres artistes les occasions de donner corps à ses idées musicales. Loin de la figure du musicien solitaire, préoccupé de ses seuls problèmes de créateur, Pierre Henry est ainsi toujours à l’écoute des autres, comme par exemple avec Maurice Béjart, pour lequel il crée l’une de ses œuvres restées les plus célèbres : Messe pour le temps présent (1967).
« Il faut prendre immédiatement une direction qui mène à l’organique pur.
À ce point de vue, la musique a été beaucoup moins loin que la poésie ou la peinture.
Elle n’a pas encore osé se détruire elle-même pour vivre.
Pour vivre plus fort comme le fait tout phénomène vraiment vivant. » Pierre Henry
Ainsi, même lorsqu’il cite des extraits de musique classique comme c’est le cas par exemple dans Phrases de quatuor, Pierre Henry ne cherche pas tant à citer un autre compositeur qu’à faire entendre sa musique comme un objet sonore et non comme du langage musical. Par son traitement de la musique classique de manière plus « bruitiste », il nous incite à retrouver une perception vierge de tout bagage culturel préétabli, comme si nous entendions des sons instrumentaux pour la première fois.
Pour les 45 ans de la création de son Apocalypse de Jean, Pierre Henry sera lui-même à l’œuvre. Belle occasion de découvrir cette musique trop rarement jouée.
photo Pierre Henry © Agathe Poupeney
Informations
Le Théâtre du Capitole recrute :
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- Un tenor 1